Art de vivre italien

La diète Italienne, chapitre 4 / Sandrine Kom, Slow Life coach

Sandrine Kom est coach en nutrition avec une approche très spécifique liée au SLOW LIFE chère aux Italiens, elle est aussi enseignante de yoga.  Elle a créé FiloCIBOSofia, dont les objectifs sont notamment d’apprendre à adopter, graduellement, des habitudes alimentaires différentes, à ralentir le rythme frénétique du quotidien en prenant du temps pour soi, en mangeant plus lentement. J’ai rencontré Sandrine il y a quelques mois et j’ai tout de suite accroché à la douceur du personnage. Quand on s’est quitté après notre première rencontre, on savait que l’on ferait sûrement quelque chose ensemble. Vous allez découvrir ce projet dans quelques mois ! Aujourd’hui, je suis ravie de vous la présenter, elle nous livre sa vision du Slow Life et l’impact de son rapport avec notre assiette.

Bonjour Sandrine! Peux-tu nous raconter brièvement ton parcours ? 

Mon père est camerounais, ma mère est russe. Ils se sont connus à Moscou. Je suis née et j’ai grandi à Paris mais je suis ensuite partie à Berlin, où j’ai étudié et vécu pendant 12 ans.  A présent, cela fait 19 ans que je suis à Florence. 

Quand je suis arrivée en Toscane, il me semblait être arrivée aux portes du paradis:  j’adore manger et tout ce que je goûtais était un délice pour mon palais. De plus, j’ai besoin d’ être entourée par la nature et encore aujourd’hui je ne cesse de m’émerveiller du spectacle de toutes ces collines que j’ai devant moi. C’est dans cet état esprit que quelques années après mon arrivée est né FiloCIBOSofia Slow Life.

«Filo» signifie amour en grec, «CIBO» (proncé « tchibo » «nourriture» en italien) englobe toutes les formes de nourriture et «sofia» est le terme grec pour sagesse. J’y présente une approche qui utilise le yoga  doux et méditatif pour cultiver une manière d’être à l’écoute de notre corps, de prendre conscience de ce qui se passe à chaque instant et de l’utiliser pour améliorer notre relation à la nourriture et au rythme de notre vie quotidienne. 

C’est pour accompagner la mise en œuvre de cette approche que j’ai créé le Slow Life Coaching, qui m’est personnellement d’une grande aide. Avec la vie professionnelle intense que je mène, la pratique d’une attitude un peu plus Slow Life me permet de maintenir un rythme quotidien équilibré. 

Un yoga doux et méditatif pour cultiver une manière d’être à l’écoute de notre corps et l’utiliser pour améliorer notre relation à la nourriture et au rythme de notre vie quotidienne. 

Quel type de services offres-tu ?

Je suis coach en nutrition, Slow Life coach et enseignante de yoga. 

En ce qui concerne la nutrition, mon travail consiste à accompagner la personne qui s’adresse à moi de façon personnalisée, en prenant cette personne par la main avec douceur, en l’aidant à clarifier son rapport avec la nourriture. La pierre de voûte de cette approche est d’aider la personne à y voir plus clair pas tellement sur ce qu’elle mange mais plutôt sur comment elle mange. 

Chaque séance est structurée en deux parties. Tout commence par une session de yoga doux méditatif qui induit une relaxation profonde. Une fois dans cet état de quiétude, nous entamons la deuxième partie, axée sur le coaching.

Et en qui concerne le Slow Life coaching, il y a une expression française que je trouve très belle: « se ressourcer » et qui pourrait littéralement se traduire par « s’arrêter un instant pour boire de l’eau de source », afin de se « recharger ». C’est cela le Slow Life coaching.

C’est un art de vivre qui nous apprend à prendre soin de nos besoins les plus profonds. C’est une attitude quotidienne plus « lente » à l’égard de la vie, qui nous ramène à la beauté des petits détails que nous ne pouvons souvent pas voir mais que le moment présent nous offre toujours.

 

À quel type de problèmes tes clients sont-ils confrontés ? Comment les accompagnes-tu ? 

Souvent, il s’agit de personnes qui utilisent la nourriture comme comfort food, réconfort pour étouffer des émotions. Par exemple lorsqu’on doit faire un appel et on n’a pas envie de le faire, ou bien lorsqu’on n’a pas encore digéré la phrase d’un collègue, d’un parent ou encore lorsqu’on dit oui à quelque chose mais notre cœur nous dit clairement non. Il y a de nombreux exemples qu’on pourrait citer et en fin de compte, on constate que très souvent la vraie raison, c’est le fait de se mettre toujours le dernier sur la liste, en prenant soin des besoins des autres et en ignorant complètement les siens. Dans ces cas-là,  je les accompagne en les aidant à répondre à leurs besoins les plus profonds. 

Tu travailles sur une vraie dimension d’art de vivre autour de la nourriture, peux-tu nous l’expliquer ?

FiloCIBOSofia Slow Life est une manière de se rapporter à la vie et à son avenir. C’est l’art de vivre un bonheur simple qui nous permet de nous ressourcer. Et pour cela, nous devons apprendre à pratiquer chaque jour des « moments de lenteur ».

Ces moments nous permettent de nous sentir centrés sur la vie et de renouer avec un sentiment de calme face à la réalité qui nous entoure. Pour cette raison, FiloCIBOsofia Slow Life utilise la nourriture comme « prétexte » lorsque nous sommes à la table pour ralentir le pas.

En combinant cela avec la pratique d’un yoga doux, nous nous sentons connectés à nos besoins les plus profonds et nous comprenons comment mieux en prendre soin.

 

Comment le Slow Life peut-il améliorer notre rapport à l’assiette ?

Avez-vous déjà fait ce jeu de manger une seule et unique amande en prenant tout votre temps ? La première fois, pour mes papilles gustatives, cela a été un feu d’artifice. La lenteur permet d’éveiller nos cinq sens.

Le fait de ralentir le rythme permet d’écouter ce dont nous avons vraiment besoin lorsque nous sommes devant notre assiette. Il ne s’agit plus d’un dialogue avec notre tête mais avec notre corps, nous lui demandons de quoi il a besoin en ce moment précis : salé ? sucré ? piquant ? quelque chose de gras? une bonne nuit de sommeil ? des câlins? 

La lenteur permet d’éveiller nos cinq sens

Tu pratiques le yoga avec tes clients. Peux-tu nous expliquer les ponts que tu crées entre yoga et alimentation ?

Le yoga doux que je propose se concentre sur le fait d’utiliser la lenteur pour retrouver sa respiration naturelle et apprendre à respirer ensemble avec la colonne vertébrale. Après une séance on constate que notre dos, notre cou, notre posture générale ont retrouvé leur alignement naturel. Nous nous sentons centrés, en paix avec nous-même, à l’écoute de nos besoins. 

Avec une pratique régulière, c’est ce dos plus droit qui va nous aider à table à manger en étant plus réceptif aux messages que nous enverra notre corps tout le long du repas. 

Avant de passer à table, le fait de faire seulement un exercice de yoga, qui demande une quarantaine de secondes, nous permettra de respecter sans difficulté les messages que nous avons reçu. De plus, le fait d’avoir le dos droit à table permettra de digérer plus facilement et d’alléger le travail de notre appareil digestif.

 

Sur ton site, tu parles de notre habitude à « faire la sourde oreille aux messages que le corps nous envoie », peux tu approfondir cette idée ?

En effet, on trouvera par exemple mille excuses pour prendre un dessert à la fin d’un repas copieux, alors que notre pauvre estomac est en train de nous supplier au même moment de nous « arrêter ».  On n’a vraiment aucune pitié avec lui dans ces cas-là, alors qu’en fin de compte, il est si petit : pratiquement de la même dimension que notre poing fermé. 

Qu’est-ce qui te vient à l’esprit quand je te parle de « diète italienne » ? 

Le mot freschezza, la fraîcheur, celle des légumes et des fruits. L’image qui me vient inévitablement à l’esprit, ce sont ces fruits et légumes avec des couleurs vives qui respirent la vie… 

 

Quels sont les ingrédients clé d’une diète italienne saine ?  

Numéro 1 absolu : la qualité de l’huile d’olive et des fruits et légumes, pour leur goût et leur chair.  Combien de fois j’ai été étonnée de voir dans plusieurs pays des fruits et légumes qui ressemblaient à des objets en plastique, pratiquement sans saveur.

A-t-on une fausse image de certains ingrédients ?

Oh oui ! Mais je pense que la chose la plus simple serait de demander à chaque fois à notre corps de quoi il a envie/besoin en ce moment. On ignore trop souvent la sagesse que notre corps renferme.

On ignore trop souvent la sagesse que notre corps renferme

As-tu fait des modifications à ta diète personnelle ces derniers temps ? 

J’enlève le vinaigre dans mes salades quand arrive en novembre le sacro saint moment de « l’olio nuovo », l’huile nouvelle. Car les premiers deux-trois mois, l’huile nouvelle est tellement fruitée, piquante, avec tellement de saveurs subtiles, que le vinaigre lui volerait la vedette. A déguster en exclusivité,  sans sel, ni poivre. Cet été, je n’ai assaisonné mes salades de fruits qu’avec des feuilles de la menthe finement ciselées. J’ai éliminé les jus de citron que je préparais  avec un peu de sucre de canne habituellement et c’est délicieux !

As-tu des règles de base pour démarrer une alimentation plus « clean » ?

Finalement, tout est une question de gestion du temps.

  1. La première règle serait de démarrer une alimentation plus clean pour une bonne raison, pour soi et pas parce que l’on a un mariage dans deux mois … 
  2. La deuxième règle, c’est d’accepter de ne pas être pressé pour voir des résultats. Cela prendra le temps que cela prendra, être convaincu qu’on arrivera à Rome et peu importe s’il faut passer par Reykjavík!
  3. Et la troisième règle, c’est de dire « Basta ! »  aux restrictions alimentaires auto-imposées. C’est justement à cause d’elles qu’arrive le moment où nous « craquons ». Là, le compte qui nous est présenté est très « calorique »…

 

As-tu un ingrédient « miracle » ou une botte secrète à nous donner ? Par exemple après un gros dîner, les fêtes, quand on a un kilo en trop … 

Je vais être sincère : après un repas copieux, je saute le dessert et je me prends une grappa (barricata, bariquée car c’est meilleur) ou une petite mirabelle.  Je le vois comme « prendre un digestif ». Il y a une autre chose qui m’aide aussi, c’est de faire une petit balade d’au moins 20 minutes à la suite du repas, afin de rééquilibrer la circulation sanguine, notamment au niveau des jambes.  

 

Peux-tu me donner un exemple de déjeuner idéal à se préparer chez soi et à emmener au travail ? 

Riz intégral avec des légumes et avoir toujours dans son sac des fruits secs comme par exemple des abricots séchés.

 

Si tu devais résumer ta philosophie alimentaire ? 

Écoute ce que ton corps a à te dire et tu n’auras plus besoin de culpabiliser ou de te faire de fausses promesses.  

 

Merci Sandrine!

Par Ali

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