Le journal de bord d'Ali di Firenze

Ecrire un livre, L’appel de la fugue (et COMMANDE !)

Le lundi 10 avril 2019, je suis explosée de fatigue. Je suis au lendemain de ma toute première fugue italienne, je suis chargée d’une émotion folle, d’histoires et de moments de partage qui tourbillonnent à l’intérieur de moi. Tout ce que je voulais mettre dans ce projet a « fonctionné », toutes mes idées, l’intuition que j’ai suivi pour organiser ces 3 jours à ma sauce, ont donné quelque chose d’extraordinaire. Mon groupe a fait des étincelles et je leur serai à tout jamais reconnaissante de m’avoir fait confiance et d’avoir sauté le pas, les yeux bandés.

 

En ce lundi matin, je m’en vais débriefer et fêter tout cela avec Guillaume, qui travaille avec moi depuis quelques mois et a vu naître le projet. Sur le chemin m’amenant à « La Ménagère » où nous souhaitons bruncher, je reçois un email. Sophie Rouanet, directrice éditoriale des Editions Leduc.s a suivi l’aventure des fugues (les miennes à Venise, et les fugues italiennes), et souhaite me parler d’un projet de livre sur le thème.

C’est marrant parce que sur le moment je ne fais pas de bons, je ne réagis pas et surtout je ne pleure pas (comme ça avait été le cas pour mon tout premier guide de voyage “Love à Venise”). Les 4 neurones qui tentent tant bien que mal de communiquer entre eux ce matin n’arrivent pas à me faire réagir.

 

C’est comme cela que le livre sur la fugue est entré dans ma vie, à très petits pas. Sur toute la durée de l’exercice, je me suis surprise à l’aborder avec le plus de douceur possible. Je crois que ce projet est finalement si important pour moi que je ne voulais pas en gâcher une miette. Parce que j’avais peur de la montagne de travail et du stress qui allait avec, j’ai pris un parti-pris de tranquillité et j’en ai fait un chemin de travail bien à part. Dans cet article posté sur le site de Balibulle, je décris d’ailleurs mes rituels d’écriture. Comment j’ai démarré la rédaction, où écrire, à quel moment de la journée, comment structurer le travail, etc.

 

Mais aujourd’hui, j’ai envie d’aborder un autre point, qui concerne fondamentalement le contenu. Comment écrire un livre alors que l’on n’a aucun recul sur le thème que l’on souhaite aborder ? Comment imaginer un livre sur la fugue alors que j’étais “en plein dedans” et que les fugues italiennes démarraient à peine ? Là encore je me suis surprise, car plutôt que de paniquer totale, j’ai décidé de faire simple. Le plan du livre, imaginé en 30 minutes dans un bar d’aéroport bondé, n’a pratiquement pas bougé depuis le premier brouillon, il est chronologique et simple.

1/ Quelle situation m’a amenée à la fugue, quels sont mes noeuds internes, comment se produit cet appel de la fugue

2/ Comment j’ai imaginé puis construit mes différentes fugues, quels sont les moments qui me font du bien et que je répète d’une fugue à l’autre 

3/ L’après, l’état d’esprit, quand on rentre chez soi et qu’on sent que la fugue nous a emmené autre part et que l’on n’est pas prête de lâcher ses enseignements.

J’ai démarré petit bout par petit bout, en utilisant les seules choses qui me rassurent, le travail et la constance. Chaque jour, avancer par petits pas, me remémorer mes voyages, coucher sur papier des anecdotes, écrire mes ressentis au fur et à mesure des événements vécus durant les fugues italiennes.

 

Puis il s’est passé quelque chose. À chaque fois que je pensais à un argument, une situation, un lieu ; les visages de mes fugueuses me revenaient en tête, leurs histoires avec. 10 femmes au début de l’écriture, 40 en fin d’année, plus toutes les femmes avec qui j’avais échangé par mail et au téléphone. Pas loin de 500 échanges depuis le début de cette aventure.

 

Je me suis mise à les contacter quand une de leurs histoires faisait échos à une idée, j’aimais de plus en plus l’idée de les rendre actrices du projet avec moi. Car si la fugue est partie de mon propre chemin personnel, elle a vite grandi vers quelque chose qui m’intéresse encore plus, l’ouverture aux femmes, l’écoute, l’échange. J’espère que cela se ressentira à la lecture du livre ! 

 

Si j’ai le coeur qui bat très fort aujourd’hui, à quelques mois, semaines du lancement, c’est que je me rends compte aussi du travail d’introspection que j’ai dû faire, sans vraiment m’en rendre compte, durant l’écriture. 

 

Impossible de mentir, impossible d’arranger la vérité quand elle est moche, impossible de ne pas partager l’évidence quand je me la prenais moi même en pleine figure. J’ai mis beaucoup de moi dans ce livre. Mais j’espère que tout cela sera vu comme une marche, une étape, prête à porter les lectrices vers leurs propres réflexions, plutôt qu’un exercice de promotion ou d’égocentrisme mal placé.

 

Je réfléchis beaucoup en ce moment à tous les thèmes personnels qui découlent de ces différentes constatations et confidences. Je me les suis faites à moi-même avant de vous les faire, et j’ai l’impression d’avoir une nouvelle montagne devant moi.  Mon rapport à mon corps, à la maternité, à la sexualité, les schémas familiaux, la santé mentale, le chemin vers soi. J’ai la sensation d’avoir beaucoup de choses à déconstruire et à me réapproprier. J’ai d’ailleurs du mal à communiquer des choses personnelles sur les réseaux sociaux en ce moment. Il y en aura tellement dans ce livre, il y a tellement de pensées qui m’éclairent en solo que j’ai besoin d’une pause technique pour digérer tout ça.

 

Ce livre avant d’être dans vos mains (j’espère !!) est un très beau cadeau que je me suis fait. On dit souvent qu’à partir du lancement, le texte ne vous appartient plus, ce sont les lecteurs qui se l’approprient et en font ce qu’ils veulent. Finalement j’ai un peu la sensation contraire, ce livre est en moi, bien à moi. Il part simplement en voyage chez vous. 

 

Baci,

Alice

Par Ali

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