Art de vivre italien

Souvenirs de mode italienne avec Lise Huret, fondatrice de Tendances de Mode

Lise Huret est une amie très chère que j’ai rencontré à Florence lorsqu’elle y a vécu en 2015-2016. Un vrai coup de foudre amical car tout de suite, nous avons eu un million de sujets de discussion. Lise a été un moteur pour moi ces dernières années, un booster de confiance en moi hebdomadaire, et un modèle côté professionnel. Avec son mari Julien, Lise a lancé le site référence tendances-de-mode.com dont elle est aussi la rédactrice en chef. Ils ont réussi un pari fou, celui d’être indépendants, et de garder une liberté totale de ton et d’opinion. C’est si rare. Je l’ai interviewée en live durant le confinement et voilà un résumé de notre conversation et des références évoquées. Comme si nous avions pris un café durant 1 heure …

Alice: Ciao Lise ! Sur ton site, tu as plein de catégories et j’ai envie de te poser quelques questions Mode au filtre de tout cela. Si je te parle de “Bon style”, est-ce qu’une femme italienne te vient en tête?

 

Lise: Oui, c’est ma tante, qui a été adoptée par une famille d’antiquaires romains. C’était vraiment la jeunesse dorée flamboyante de Rome et quand elle a eu 18 ans, ses parents lui ont acheté un commerce d’antiquaire pour qu’elle ait sa propre boutique… C’est le personnage de roman de mon enfance. Je voyais des photos d’elle, long cheveux, habillée 60s, toujours bronzée. Elle a été amoureuse d’un gangster, elle s’est retrouvée en prison, son histoire est hyper romanesque ! Je l’ai rencontrée quand j’avais 25 ans, elle n’avait plus un sous mais elle avait quand même pris l’avion en 1re classe. Elle est arrivée avec ses lunettes de soleil, le glow, le beau bronzage, la chemise nouée sur le devant, le pantalon flare… Je ne l’avais jamais vue avant et elle m’a prise dans ses bras avec une chaleur méditerranéenne. Elle était glamour et en même temps très maternelle, une sorte de spontanéité chaleureuse. En Italie, il y a cette élégance que tu allies à la chaleur, c’est irrésistible.

 

A: Ton imaginaire de l’Italie s’est construit avec cette tante?

 

L: Complètement! Ce que papa me racontait, cette famille d’antiquaire, ça m’a fait rêver, à Rome en plus. Après, cette histoire de gangster, c’était un peu la mafia, c’était vraiment l’Italie comme on peut la rêver. À tout cela c’est ajoutée la rencontre, elle parlait français avec un accent italien, disait “bambino”… c’était la folie!

A: Dans la mode italienne, est-ce que tu as un pièce “Wanted”?

 

L: Un blazer de chez Blazé Milano, un Wanted qu’on partage d’ailleurs toi et moi je pense! Pour moi, c’est la quintessence d’une pièce parfaite : tu as la coupe, la fantaisie mais une fantaisie élégante, tu as le détail avec les poches et les boutons, il est petit mais il est fort et c’est tout ce qu’il faut. Leur modèle “Weekend”, c’est juste un bouton et une coupe un petit peu longue. Tu peux le mettre avec tout et tu seras parfaite! Ils ont plein d’imprimés, notamment des imprimés un peu fleuris.. Trouver un blazer qui te va correctement, c’est d’une difficulté sans nom (la longueur, la carrure, le col…) . Alors que leurs blazers, à chaque fois que je les vois portés, je me dis que ça tombe bien. Si j’étais super riche ou si j’étais un braqueur, ce serait cette pièce-là! 

 

A: Y a-t-il une pièce dans ton imaginaire italien qui t’a marqué?

 

L: Oui. Ce n’est pas forcément la pièce que je trouve la plus jolie, c’est le sac Gucci avec la poignée en bambou. Je l’ai vu dans 1 ou 2 films, il est très marqué vintage, c’est d’une autre époque où tu pouvais être sophistiqué sans forcément être pratique. Cette idée de l’élégance où tu t’apprêtes et ton sac à main est une pièce, un bijou à part entière…

 

A: Oui et le bambou, si je me souviens bien, ce n’était pas fait exprès. Durant la 2e guerre mondiale, Gucci a ajouté le bambou car la marque ne pouvait pas compter sur ses fournisseurs habituelles. Finalement la pièce est devenue iconique!

L: Et le cuir, c’est du cuir de sanglier! Encore une fois à cause de la 2e guerre mondiale, on ne trouvait plus ce qu’on voulait et il n’y a que ça dans vos campagnes !

A: As-tu une queen du street style italien, quelqu’un qui sort son épingle du jeu?

 

Viviana Volpicella. Je l’adore car elle mixe tout au juste niveau. Elle va mettre une tenue totalement boyish mais avec des sandales à talon, jamais vulgaire, mais marron avec un talon carré. Ou elle va mettre une fourrure, vintage j’imagine, mais avec un petit pull bleu marine et un bandana… Elle casse tout mais sans excès, tu sens que c’est naturel. Sa sophistication n’est jamais agressive, tout est assez doux. Il y a une silhouette que j’adore: un jupon bariolé, un top étroit, des grandes lunettes… Toi aussi tu aimes jouer avec cette silhouette. C’est sublime. Elle fait ça aussi avec une chemise en jeans qu’elle noue, c’est du masculin-féminin, du glamour avec toujours quelque chose de patiné, quand ça pourrait être too much. Elle ne se démode pas car elle ne suit pas vraiment les tendances, mais c’est toujours dans l’air du temps car elle va rajouter une couleur ou un accessoire qui matche bien… C’est toujours un plaisir de la regarder. 

 

A: Chez elle, il y a toujours un truc un peu foufou, mais en effet tu retrouves à chaque fois la base de son vestiaire: ses ray ban classiques qu’elle porte tout le temps, sa veste en jeans, le petit bandana, ça a un côté un peu rassurant de voir des queens du street style reporter les mêmes pièces.

 

L: Elle est très naturelle, Elle ne met jamais une silhouette de défilé, elle n’expose aucune marque. Je pense qu’elle s’habille pour elle et qu’elle aime ses vêtements car elle les reporte et qu’elle s’amuse en les mixant. Chez elle, il y a une authenticité, pour reprendre un mot que tu adores!

A: Parlons de tes “Commandements fashion”: as-tu l’impression qu’il y a des règles dans le style italien?

 

L : Il n’y a pas vraiment de règles mais par contre, j’ai l’impression que ce n’est jamais négligé, contrairement à Londres et Paris. Ce sera toujours élégant, même si le t-shirt est loose ou le jeans déchiré. Je ne sais pas d’où ça vient, c’est peut-être parce qu’ils choisissent vraiment bien leurs vêtements, qu’ils sont toujours bien coupés… ou tu auras ce petit truc de sophistication grâce à un accessoire coloré. J’ai eu l’illustration de ça quand j’étais à Florence. J’étais dans un hôtel où une dame du Pitti Uomo m’avait invitée pour le petit déjeuner et la directrice est venue nous saluer. Elle était tout en Prada mais ça ne se voyait pas : un ensemble imprimé, des chaussures plates, des cheveux au naturel sublimes et de grosses boucles d’oreille. C’est naturel, mais tu sens que derrière il y a de l’argent, une recherche du produit qui va t’aller parfaitement et qui va répondre à tes propres goûts sans chercher la tendance. Je l’ai revue le lendemain, toujours en Prada, mais c’était complètement différent avec une robe un peu ballerine et des talons, des petites boucles d’oreille. Il y avait une évidence, une élégance.

 

A : Nous les françaises, on valorise ce french way avec une certaine désinvolture et ce côté mal peigné-sortie du lit… Alors qu’en Italie, ça n’existe pas du tout, il n’y a pas de tolérance avec la négligence.

 

L: Toi, tu dois le voir au quotidien. En toute sincérité, à Florence, je ne trouvais pas les femmes si bien habillées, à part à Pitti Uomo. Je trouvais les hommes beaucoup plus intéressants. Mais dans tout ce que tu racontes sur Instagram, j’ai l’impression qu’au quotidien les filles sont apprêtées.

 

A: Oui ! Les cheveux et même les mains...

 

L: Mais pas comme une américaine?

 

A: Pas comme une américaine non. Si par exemple la coiffure est naturelle, qu’elles n’ont pas pu faire faire leurs cheveux, ce sera beaucoup plus impeccable que notre version française. Elles ne feront pas un mauvais chignon comme moi, elles vont y passer du temps.

 

L : Tu crois que c’est l’éducation?

 

A: J’ai une image qui me vient en tête à la piscine avec Bianca (ma fille de 3 ans). Après le cours, tous les parents étaient au séchoir avec la brosse… même les pères avec leurs filles, pour les repeigner impeccable, propre et mignon.  Alors que moi, j’ai séché Bianca à la serviette et on est sorties. Je ne vais pas la brusher à 3 ans!

 

L: C’est culturel en fait, c’est intéressant!

 

A: Peux-tu nous parler d’une idée de “Bon mix” à l’italienne?

 

L: La silhouette  qui me vient à l’esprit c’est la jupe taille étroite, grand volume sur le bas, cheville apparente et un peu de mollet, 7/8e, t-shirt étroit, bien coupé, petit col rond, léger bronzage, chignon haut, grandes lunettes de soleil et talons, mais talons simples. Pour moi c’est le bon mix dans le sens où tu as le côté très féminin de la jupe, où tu peux te lâcher sur les imprimés, et puis le côté unisexe du t-shirt qui patines une version trop impeccable. Et puis le côté ballerine avec les cheveux tirés à la Sophia Loren !

Je trouve que jouer sur la couleur, c’est démocratique, car tu n’as pas besoin d’argent ni d’une fringue de marque pour mixer les couleurs

A: Est-ce que sur les couleurs, tu as l’impression que les italiens se lâchent beaucoup plus?

 

L: J’aime beaucoup Ana Gimeno Brugada, une femme qu’on voit souvent dans le street style, avec les cheveux très courts, assez grande et masculine. Elle est styliste et dans ses fringues, elle fait des super mix: du coquelicot avec du tabac, c’est pas un rouge, c’est pas un marron, c’est un peu dilué et ça va super bien ensemble! Ou alors en truc un peu plus fort, elle va mettre du violet avec du jaune pâle.

 

A: Oui je vois très bien, elle était souvent sur le site du Sartorialist. Je me rappelle de ses combinaisons de couleurs extraordinaires mais là c’est un talent de coloriste, on est au next level de la couleur.

 

L: Oui mais en terme d’inspiration, c’est génial, il y a aussi turquoise marron, on n’y pense pas, mais on peut avoir une petite robe turquoise style nuisette et un gros gilet chocolat par dessus, c’est canon. Je trouve que jouer sur la couleur, c’est démocratique, car tu n’as pas besoin d’argent ni d’une fringue de marque pour mixer les couleurs. Tu peux prendre 3 pièces H&M et bien les mixer, ta tenue elle est magnifique.

A: Oui, je crois qu’il faut que les gens s’autorisent à aller puiser dans leur vestiaire, à le regarder autrement. Partir d’une première couleur et aller chercher des choses plus originales. Parfois, il suffit de mettre une pièce à côté d’une autre pour que ça fasse mouche! 

 

L: C’est comme ça que tu fais toi avec tes palettes?

 

A: Oui, depuis que j’achète moins de vêtements. Je prends quelque chose que je n’ai pas mis depuis un moment, et vu que je n’aime pas remettre les mêmes choses ensemble, je vais avoir envie de trouver une autre association, je mets les pièces les unes à côté des autres et je choisis.

 

L: tu vas piquer des fringues chez Andrea?

 

A: Je lui ai piqué des fringues quand il a fait un gros tri. Des pulls surtout: un pull orange que je met l’hiver, un Brunello Cucinelli qui doit avoir 25 ans et un Uniqlo violet que je mets tout le temps aussi.

A: Côté tendance, j’ai envie qu’on fasse un petit point sur Bottega Veneta. Dans American Gigolo, l’actrice Lauren Hutton porte cette pochette Bottega Veneto rouge en cuir tressé, absolument sublime. Les choses ont un peu évolué maintenant. Peux-tu nous faire un topo et nous donner ton avis des pièces chocs à l’ère d’Instagram ?

 

L: C’est le cuir tressé qui a fait leur renommée, qui est très prisé : les gens viennent encore aujourd’hui pour ça. Pendant 5 ans, c’est Tomas Maier qui était à la tête de la direction artistique, il proposait des choses très classiques et très appréciés par les working girls. Et puis à l’ère d’Instagram, il a fallu faire des choses qui claquent plus donc Maier a été remercié. Daniel Lee est arrivé en 2018. Il a fait ses armes chez Margiela, Ghesquières et Phoebe Philo. Il a voulu tout révolutionner. Il n’aime pas le mot savoir-faire, il n’aime pas qu’on se réfère à sa marque en parlant du savoir-faire et du cuir. Du coup il a inventé une bourgeoise à la Matrix, qui a un peu surpris. Le fait est qu’il a fait des accessoires très spéciaux: les grosses boots, les escarpins canards, et des pochettes en cuir tressé…

 

A: La pochette Snap est très jolie!

 

L: Oui, elle est jolie, j’aime le fait qu’il ait associé le bois et le cuir.  Mais ce n’est pas ça qui a le plus marché. C’est ce qui est un peu bubble gum, cuirs tressé, volumineux, les trucs un peu moches. Mais aujourd’hui, on est dans le moche. Il y a eu un énorme buzz autour de ces trucs-là. Emmanuel Isaia (du Burgundy Hotel à paris) me disait en 2018 que tout le monde allait vouloir ces chaussures et pochettes, et je pensais qu’il était fou ! Il me disait “mais non, tu vas voir, ça s’arrache, c’est le nouveau Céline”. Au début, je ne comprenais pas trop ce qu’il voulait dire, mais maintenant c’est clair : on est dans une mode conceptuelle, intello et un peu dark, on favorise un accessoire qui n’est esthétiquement pas valorisant mais qui a un impact visuel et c’est ça que les gens recherchent aujourd’hui.

 

A: Oui, je pense aux escarpins canards avec le bout carré et les déclinaisons faites autour. Sur Instagram, toutes les marques s’y sont mises.

 

L: Il a lancé la tendance du bout carré et dès que tu peux injecter un peu de nouveauté dans tes produits, les marques se ruent sur cette tendance, d’où les déclinaisons. Ca pourra toujours être plus immonde. Regarde ce que fait Balenciaga, il n’y a plus de limite. On n’est que sur du business et si les gens achètent, je dis pourquoi pas, mais je ne dirais pas que c’est beau.

A: Est-ce que tu as une icône italienne qui t’inspires?

 

L: Oui, c’est Sophia Loren, comme beaucoup de monde. Dans son film “La paysanne aux pieds nus”, elle a un côté paysan mais glamour. Ce côté généreux, sa poitrine, ses robes ferment difficilement sur le haut, la taille est marquée. C’est une féminité chaleureuse avec les cheveux ébouriffés qu’on ne voit plus trop aujourd”hui. Il y a encore 5 ans, il fallait que tu sois fil de fer, c’était ça l’idéal féminin.  Quand tu vois ce genre d’icône, quand tu regardes leurs films et leurs photos tu te dis qu’il y a une autre manière d’être femme.

Une féminité chaleureuse que l’on ne voit plus trop aujourd’hui

A: Il y a justement une série photo du Vogue avec Ashley Graham, cette mannequin américaine très belle et avec des formes. Elle est Sophia Lorenisée, en paysanne extrêmement sensuelle, ébouriffée, en corset blanc…. tout en noir et blanc. Je retrouve complètement ce que tu dis, c’était vraiment magnifique!

Lise Huret Ali di Firenze 4
Lise Huret Ali di Firenze 5

Série photo: Vogue France

A: Est-ce que tu as une maison italienne historique qui t’a marquée?

 

L: Je vais dire Gucci, mais pas le Gucci d’aujourd’hui. Quand j’étais à Florence, j’ai été visiter le musée et je suis tombée amoureuse du Gucci 1920-1970. Il y a une esthétique de la jet set, avec tous leurs ustensiles, leurs bagages, c’est à la Vuitton mais avec le côté italien en plus, le raffinement, les détails… toutes ces malles, ces petites boites à chapeau dans leur toile. Le détail du mors partout, le travail sur les fleurs, l’imprimé Flora qu’ Alessandro Michele a repris mais qui est en fait hyper vieux ! C’était extraordinaire de voir cette marque qui a accompagné la jeunesse et les gens très aisés pendant toute une partie du siècle avec cet amour du détail et cette attention dans le savoir vivre.

A: C’est l’art de vivre à l’italienne qui  transpire dans ces objets. Il y a un contexte derrière chaque pièce. 

 

L: C’est un art de vivre qui me fait rêver car je ne l’ai pas connu, tu peux le voir dans les vieux films, dans les romans. En rentrant dans ce musée, j’ai pénétré un univers, mais là tu te rends compte comme c’est intéressant de connaître l’ADN des marques, le vrai. tu comprends mieux les collections après. Quand tu vois le travail de Michele, tu te rends compte à quel point il s’inspire des archives aujourd’hui.

 

A: A propos d’Alessandro Michele, tu l’aimes bien? J’adore le personnage mais pas trop les collections.

 

L: Je crois que cela s’adresse vraiment au marché asiatiques, les pièces sont ostentatoires, raffinées, étriquées. Je trouve que chaque pièce est intéressante à regarder. Il ne faut pas regarder le défilé comme une mode prêt-à-porter normale. C’est l’histoire qui est intéressante à décrypter et je le regarde toujours plusieurs fois puis j’inspecte toutes les photos de détail. Sur une tenue, tu as un milliard de choses, tu sens qu’il vient de l’accessoire, et même souvent ses accessoires sont plus intéressants que le vêtement en tant que tel. En termes de coupe ce n’est pas incroyable, c’est souvent la même chose, par contre, les mix&match sont intéressants.

A: Les vitrines, que tu aimes ou pas, c’est une leçon à chaque fois que tu les regardes, il y a toujours une idée à piquer, la façon dont il ont choisi la chaussette est dingue. 

 

L: Oui, pour l’accessoire, il est très bon. C’est du stylisme mais dans le sens du stylisme photo. Après, la déclinaison de tous les sacs, tous les objets, il y a un business qui ne me touche pas mais j’aimerais bien être à sa place car il a l’air de s’éclater.

A: En termes de silhouette, on a parlé de Sophia Loren, mais je trouve que les italiennes sont plus minces que les françaises. Je vois beaucoup de florentines, tranche 40-60ans, sur leur vélo, qui sont super fines avec le muscle sec.

 

L: Tu crois que c’est dû à quoi? Elles aiment manger pourtant, non?

 

A: Alors ici en Italie, on mange des pâtes tout le temps mais en très petites quantités car après ya le secondo, beaucoup de légumes.  C’est la fête des ingrédients de saison. On parle de la mozza et du tiramisu, mais moi, je tiramisu, je n’en mange pas tous les jours, c’est un truc de week-end, d’occasion! Il y a quelque chose dans l’alimentation qui va dans le bon sens si tu veux faire attention, tout en étant très bon!

 

L: C’est leur secret alors, alimentation très saine. Elles doivent aussi faire du sport, sur leur bicyclette, elles en font peut-être sans être acharnées?

 

A: Il y a aussi les dingos de la palestra. J’ai vu beaucoup de femmes qui ont vraiment des super corps et qui ont facilement 10 ans de plus que moi.

 

L: Tu ne crois pas que ça va avec tout ce truc du vêtement? Elles font attention à tout en fait, vu qu’elles sont élégantes. Elles en parlent peut-être moins que les Américaines qui vont se filmer.

 

A: Clairement, elles n’en parlent pas du tout, c’est leur backstage personnel, l’envers du décor! Elles ont même plutôt envie qu’on se dise l’inverse alors qu’elle ont fait 12h de step! 

A: Est-ce que tu trouves que les italiennes sont cools?

 

L: Je pense qu’elles sont cool dans le sens où elles portent des choses sophistiquées mais avec bonne humeur. Elles vont sourire, même si elles sont en hauts talons et dans une tenue un peu cintrée. Leurs vêtements ne les emprisonnent jamais. Ce sont elles qui dictent leur conduite et pas leurs vêtements. Quand c’est comme ça, tu ne peux être que cool. C’est pas nonchalant mais c’est avoir conscience de soi-même et kiffer la vie. Tu sens qu’il y a une sorte de joie extérieure.

 

Les vêtements n’emprisonnent jamais une italienne. C’est elle qui dicte la conduite !

A: Tu utilises le mot nonchalance et on en a parlé avec Constance Gennari de The Socialite Family, qui est dans la déco et a des origines Milanaises. Elle parlait de la nonchalance en prenant un exemple où l’homme va mettre sa belle chemise puis ensuite monte sur sa bicyclette pourrie, puis va s’arrêter discuter, puis finalement est en retard… t’as une vie plus cool que ce que ton vêtement raconte.

 

L: C’est une très jolie image, oui!

 

A: Peux-tu nous parler de la mode à l’italienne pour les hommes?

 

L: Deux choses m’ont marqué dans la mode italienne masculine: l’usage de la couleur déjà, car c’est un peu tabou chez les parisiens. Oser le pull jaune, la veste orangée et porter ça de manière country chic, pas chic bourgeois… Je me rappelle d’un monsieur avec une grosse barbe blanche, un chapeau, une veste orangée et une lavallière violette et il était tranquille. Cela ne faisait pas du tout clownesque car tu sens que le vêtement est usé, porté souvent. Je me rappelle aussi de grosses pièces, de grands manteaux bleu outremer, une utilisation de la couleur assez réjouissante. Et puis il y a l’art de la superposition: chemise, veston, doudoune matelassée sans manche, le petit gilet et encore une veste. Ou la veste en jeans sous le blazer! J’avais trouvé ça génial car en plus, en tant que femme, tu peux vraiment t’en inspirer. Et puis, il y a quelque chose au niveau de l’attitude: leur grande générosité par rapport aux enfants. Je pense à un gars super élégant qui s’arrête, parle à mon fils Charlie, lui caresse la tête. Ca ajoute une dimension au personnage, un truc très paternel.

 

A: Tu peux tomber sur l’homme le plus bougon d’italie, si tu lui mets un enfant dans les pattes, c‘est un chamallow.

Dans la mode homme italienne, j’ai remarqué l’usage de la couleur, l’art de la superposition et une attitude vraiment généreuse.

A: Est-ce qu’il y a quelque chose que tu envies aux Italiennes?

 

L: Leur confiance en elle. Je ne sais pas si elles ont vraiment confiance en elles mais elles en donnent l’impression. Ce sourire, la tête haute, l’impression qu’elles sont sur un catwalk mais avec côté naturel… C’est un beau glamour, généreux. Les hommes doivent être fous des italiennes. Et toi, que leur envies-tu?

 

A: Je pense immédiatement à une architecte florentine, mère de 2 enfants, Carlotta Turini. Quand je la croise, parfois à la pizzeria où on va en famille, je retrouve la même élégance flamboyante que si je la croise dans une ouverture de boutique tendance. C’est le même niveau de maintien d’elle-même. Aussi, les femmes qui sourient beaucoup plus que ce qu’on a l’habitude de voir dans l’imaginaire mode français. Sourire +  couleur, c’est banco.

 

L: T’as bien compris le truc toi!

 

 

Merci mille fois Lise pour ce délicieux moment! 

À très vite, au Portugal ou en Italie !

 

 

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Et pour lire l’article “Le bon style” qu’elle m’avait dédié il y a quelques mois, c’est ICI

 

Baci,

Alice

Par Ali

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