Durant la semaine de Pitti Uomo en janvier, il y avait un événement que je ne voulais surtout pas manquer, la journée de conférences dédiée à la mode au prisme de la technologie organisée par Luisa Via Roma.
Luisa Via Roma je vous en parle souvent. Cette petite boutique de la via roma à Florence s’est transformée avec les années en temple de la mode, en e-commerce à la renommée mondiale (un des premiers multimarques de luxe à s’être lancé en ligne, 95% des ventes se font sur le site maintenant) et roi incontesté des événements prisés par les influenceurs du monde entier (#Firenze4Ever).
J’avais hâte de participer à cette 3ème édition pour plusieurs raisons. Tout d’abord pour la thématique techno liée à celle de la mode, deux sujets qui m’intéressent déjà indépendamment l’un de l’autre mais qui me fascinent une fois conjugués, surtout quand on voit la vitesse des changements IT et des comportements des utilisateurs. J’avais également un grand plaisir à retrouver Sissi Johnson rencontrée en janvier dernier. Cette année elle était associée à l’événement comme productrice et animait les rencontres. Consultante sur les thématiques Techno & Fashion, contributor pour le Huffington Post et L’Officiel ; j’ai eu la chance de travailler avec elle à différentes occasions en 2016 (voir ICI, ICI et ICI).
Enfin, je suis assez curieuse de voir comment Luisa Via Roma va prendre un nouveau virage en matière de positionnement, de communication et d’événements. Les fiesta de #Firenze4Ever ont permis une renommée mondiale car les plus importants blogueurs venaient à Florence deux fois par an pour des shootings de star en Toscane organisés par la marque. Un moyen hyper malin de saturer les réseaux sociaux et les blogs à grande influence avec un contenu mode personnalisé. Mais au bout de quelques années, le modèle s’essouffle, c’est normal et il faut passer à autre chose. C’est pour cela notamment que de blogueur on ne parle plus, mais d’influenceur.
Je partage avec vous aujourd’hui les enseignements de cette journée de formation et de tendances digitales !
Mobile – le device dominant
L’objectif ? être dans la main du client à chaque instant et répondre à ses attentes.
Mot d’ordre simplicité –avec une techno qui se complique en back-end
La vidéo – le format le plus engageant
Smart Data – L’analyse des données, base de toute action
C’est peut-être le message qui est revenu en boucle sur toute la journée : avec un site internet, des investissements en ligne, la gestion de réseaux sociaux, RIEN ne peut se faire à l’instinct et seul l’analyse de données permet de créer une stratégie efficace.
L’analyse des données, unique moyen de créer une stratégie efficace.
Les entreprises doivent :
Analyser ce tsunami de données est clé pour investir « juste » et créer de la valeur. Cela est bien difficile avec un client imprévisible : ce dernier se connecte depuis différents device, à des heures différentes, change d’avis au dernier moment et annule un paiement… il est instable en ligne.
Real time creative content – le bon contenu au bon moment
La micro segmentation des bases de données créent des opportunités en matière de marketing. Il s’agit de dépenser moins et de dépenser mieux en proposant le bon produit au bon moment.
Digital empathy – raconter une histoire
Qui a dit que le Web était un média froid et impersonnel ?
La loyauté des clients pour des marques présentes uniquement en ligne peut-être très forte (Glossier, Sezane par exemple). Pour créer une digital empathy, on remarque que les services de personnalisation ou les processus de co-création fonctionnent bien. Il y a également le partage de coulisse, l’idée du Live … pour assouvir la curiosité des clients et prospects.
Influencers – juger le spectre émotionnel
Combien de marques ont payé des bloggeurs pour porter des vêtements ou tester des produits ? Quel impact cela a t’il sur le long terme ? Durant la conférence Andrea Barchiesi nous a parlé de nouveaux critères qui vont au-delà des chiffres / largeur de l’audience. Une marque doit prendre en compte :
Conclusion
Dans l’industrie du e-commerce et du luxe, il semblerait que l’argent soit encore mal dépensé. Si 92€ sont attribués à l’acquisition de nouveaux clients, seulement 1€ est pourvu à la rétention des clients existants, en sachant que l’on ne peut plus se permettre de traiter tous les clients exactement de la même manière. Les marques doivent mettre en place de véritables stratégies digitales et faire preuve de consistancy : être logique dans les objectifs et les messages, moyens dépensés, méthodes de test et d’analyse des résultats. Pour finir, un thème intéressant est l’état du système pédagogique qui forme les ingénieurs et chef de projet de demain. Difficile pour l’éducation de maintenir la même rapidité d’évolution que la technologie ! Merci à Luisa Via Roma de nourrir les réflexions sur ces passionnants sujets. Sachant que Florence se dessine de plus en plus comme la 5° capital de la mode, que la Toscane est un peu la mini Silicon Valley italienne (présence d’importants Data Center, provider de services web, incubateurs, …), LVR aurait tout intérêt (selon mon humble avis) à faire de cette journée unique de formation un thème récurrent dans sa communication, allonger la durée du séminaire, faire intervenir des pointures venant de Paris, Londres et des US. À l’année prochaine !
Tags: Andrea Panconesi, Fashion & Technology Summit, Florence, Luisa Via Roma, Pitti Uomo, Sissi Johnson
Alice Cheron vit en Italie depuis 2010. Armée d’un carnet de note et de son lumix, elle arpente Florence et la Toscane à la recherche de la petite adresse qui changera vos vacances. Café, petite échoppe de sandales en cuir, parfum sur mesure, découvrez tous ses bons plans et coups de cœur mode ou design.
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