Le journal de bord d'Ali di Firenze

Quarantaine #4 En congé maternité

Je n’ai jamais pris de congé maternité. Du moins, jamais dans ma tête. 2 enfants, 2 grossesses et une énorme envie de faire pour me prouver que rien ne pouvait m’arrêter, même pas un bidon et des fesses qui avaient pris 22 kilos.

En 2015 pour Leone, j’avais utilisé mon congé maternité pour accélérer « Ali di Firenze ». Mon projet ? Démissionner après mon congé mat, créer plus de contenus, une newsletter. Je ne savais pas où j’allais exactement mais je sentais déjà que le chemin était juste. Après l’accouchement, pas de temps mort. Je me revois encore publier ces articles avec un nouveau-né de 15 jours posé à côté de moi et envoyer une demande d’interview à 4h du matin entre 2 biberons à une créatrice de bijou Napolitaine. Elle ne m’a jamais répondu, je ne lui en veux pas, je devais avoir l’air totalement hystérique !

Pour Bianca, toujours la même chose. Ce n’est quand même pas un nourrisson qui allait m’empêcher d’avancer. Et si j’ai réalisé ma première demande en mariage enceinte de Leone de 7 mois et demi, j’en ai fait d’autres avec Bianca en porte-bébé, elle avait 2 mois.

Je poussais le bouchon tellement loin à chaque fois, que ça finissait à tous les coups en drame. À un moment, je ne tiens plus, je m’effondre (j’ai eu 40 de fièvre subitement au milieu d’une demande en mariage. J’ai dû aller me coucher, c’est mon assistante Silvia qui a pris le relais, l’angoisse).

Il y a donc quelque chose entre moi et la maternité qui n’est pas net, et surtout qui n’est pas dans l’acceptation des changements que provoquent les enfants. Dans mon livre «L’appel de la fugue» (sortie prévue en fin d’année), je raconte comment ma non-préparation à la maternité m’a complètement handicapée pour accepter sereinement les changements inhérents au fait d’avoir un bébé.

Moi j’étais en lutte, seule (malgré l’entourage, ça arrive souvent aux jeunes mamans) et je ne me retrouvais dans aucun schéma autour de moi (ma mère, ma sœur, mes amies). Il a fallu des années, des fugues, beaucoup de fugues (!), des enfants qui grandissent, une reconversion professionnelle qui avance vraiment, pour enfin me calmer, à défaut de m’assagir.

Alors cette quarantaine, cette obligation à tout arrêter, ces projets professionnels qui sont en stand-by, c’est aussi pour moi l’opportunité de passer du temps avec mes enfants d’une toute autre manière, d’arrêter de dire « oui oui bien sûr » sans vraiment écouter, de poser mon téléphone pour faire un foot, d’imaginer des mille-pattes, des dindons, des voiturettes dans du papier toilette, sans aucune arrière-pensée. Je ne vous cache pas que cela ne m’arrive pratiquement jamais, à part les rares vacances hors Italie (sinon je bosse dans ma tête pour le site) que je m’accorde.

C’est aussi un moment inédit pour capter quelque chose d’eux, des petits trésors qui me mettent les larmes aux yeux rien qu’en les écrivant. Bianca qui relève systématiquement tous ses pantalons au-dessus des genoux comme si elle avait les mollets en feu. Son amélioration du français et ce mix des 2 langues complètement craquant « Maman vorrei une compote ». L’imagination débordante de Leone (le mec passe de Buzz l’éclair à Olaf de la Reine des Neige en moins de 2), sa concentration extrême quand il conçoit un projet en 3D dans sa tête puis se lance avec l’agrafeuse pour créer un parking pour ses playmobils dans un carton. Et puis il y a cette connivence évidente des enfants qui passent 24h/24 ensemble, qui s’inventent des univers, des secrets, des personnages. Ils ont compris qu’ils pouvaient se faire rire l’un l’autre, et que c’est bon de les entendre se fendre la poire (pendant que nous on déjeune à l’autre bout de la table pour respirer 2 minutes !!).

Je sais que nous ne sommes pas tous égaux face au confinement, je suis privilégiée avec mon intérieur confortable, mon mari qui m’aide, mon jardin. Mais je crois avoir trouvé une vraie force pour traverser toute cette période aussi sereinement que possible. Cette force, c’est clairement ma famille, l’essence de ma vie, ce qui est en moi quel que soit le nombre de fugues en 2020 ou d’articles sortis sur ce site. J’espère que vous allez bien et que chacun d’entre vous trouvera « sa » force durant le confinement.

Baci,

Alice

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Par Ali

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