Le journal de bord d'Ali di Firenze

DOLCE VITA, Capitaine de navire

D’aussi loin que je me souvienne, j’aime leader. Ce n’est pas tant pour le bonheur de donner des ordres et les voir exécuter mais c’est plutôt l’idée finalement de cohérence, de vision sur un projet quel qu’il soit, et de sécurité que oui, finalement, le résultat sera maitrisé si j’y accorde toute mon attention. 

 

Dans le désordre, les souvenirs vont de 

  • la création et supervision d’une agence de mannequins avec mon amie d’enfance Sophie quand nous avions 8 ans. Pour ceux qui ont lu mon livre #L’appeldelafugue, c’est aussi avec elle que j’ai organisé ma fugue imaginaire en Normandie. Nous avons eu une enfance passionnante depuis le square en bas de chez moi.

 

  • la gestion du développement marketing de « Sanipatte », la pédale à toilette, projet révolutionnaire (mais jamais breveté) lancé dans le cadre d’un projet de groupe pour mon master Com à l’ESC Rouen. Là, les choses ont vite dégénéré car dans mon groupe il y avait Agathe, un autre type de leader affirmé. Je me rappelle la voir en larme une réunion sur deux (ou bien c’était moi ?!). 

 

  • la première fois que j’ai eu une team à piloter en 2012, quand j’ai créé le département com d’un gros groupe web italien. La panique d’avoir tout à coordonner et de devoir faire avec des personnalités très différentes que je n’avais pas recruté. 

 

  • L’été dernier, quand il a fallu vider et réaménager la salle à manger de ma grand-mère et que le ballet des cousins et petits-cousins s’est activé pour faire un make-over total de la pièce en 5 jours. J’étais là comme une dinde en haut de l’escabeau, chiffon à la main, à dire quoi faire et comment.

 

Je crois qu’à chaque fois, ce n’est pas le fait de gérer des personnes qui me plait, mais d’avoir une vision à partager. Ou bien souvent, soyons franc, à imposer. J’ai quand même beaucoup de mal à changer d’avis ou à m’adapter, si j’ai une idée déjà très précise en tête. 

 

Je réfléchis beaucoup en ce moment à cette dynamique de leader dans le cadre de la gestion de ma propre société. Finalement ce qui me rend très heureuse, c’est d’avoir su développer un projet, une vision, une mission, qui se transmet, se partage, et qui motive des gens à déménager de France ou de Belgique pour s’installer à Firenze. ÂLLO QUOI ! Ça, je ne m’en remets toujours pas, et j’espère garder intact ce sentiment magique. C’est moi qui l’ai peut-être impulsé, mais ça ne le rend pas moins précieux. 

 

En attendant, derrière « tout ça », il y a quelque chose de beaucoup plus concret, beaucoup plus difficile aussi, la gestion quotidienne d’une team. On dit souvent que l’humain est le capital le plus compliqué à gérer, je suis bien d’accord. Voilà quelques enseignements que je suis en train de digérer ou points d’attention que j’ai vraiment à cœur d’améliorer.

  1. Ce qui est dans ma tête n’est pas déchiffrable pour les gens qui travaillent avec moi tant que je n’ai pas pris le temps de le verbaliser
  2. Cette idée justement de prendre du temps pour travailler la partie «Team ». Il faut savoir créer des respirations de temps en temps pour maintenir la motivation. Et ça, malheureusement, cela va à l’encontre de ma nature qui aurait plutôt tendance à tracer tout droit sans lever la tête de la table de travail pendant 1 an. J’ai toujours été celle qui écourtait les pauses dej pour retourner travailler. Heureusement en la matière, j’ai un exemple béton armé à dispo, c’est tendre époux avec qui j’ai travaillé il y a 10 ans et qui était capable de créer un vrai sentiment de team pour 30 personnes dans 6 pays différents.
  3. Lead by exemple. Gentillesse, attention, écoute. Il faut soi-même être l’exemple pour encourager les autres à faire de même, même si c’est fatiguant, voire épuisant dans les périodes business compliquées ou j’aurais tendance à lâcher les ballons et être légèrement exécrable quand j’en peux plus (sympa l’ambiance au #BureauAlidiFirenze).
  4. Je crois qu’on ne peut rien forcer dans un travail de team, ou imposer sauvagement sans expliquer les raisons. Il faut fondamentalement se faire confiance en tant que chef, écouter son instinct, mais cela n’empêche pas une certaine pédagogie
  5. Il y a une dimension « capitaine de navire » où vous ne pouvez pas balancer la responsabilité sur les équipes quand vous paniquez, il faut avoir les épaules solides, encaisser, partager encore une fois clairement la situation plutôt que d’installer un climat bancal. 
  6. Faire confiance par principe. J’aime cette idée d’espérer toujours le meilleur chez les gens qui m’entourent. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas encadrer et contrôler le travail, mais je déteste cette dimension de « flicage » qui peut être très déstabilisante pour quelqu’un qui travaille avec vous. La confiance est précieuse.  
  7. Faire un point quand ça ne va pas. Parfois c’est moi qui ait moins la patate, parfois c’est quelqu’un de l’équipe. Cela passe par des détails, des erreurs, des choses qui ne sont pas habituelles, il faut toujours en parler, le souligner sans traumatiser, pour faire repartir la machine. Je me rappelle mon boss en agence de pub qui n’en loupait pas une si jamais quelque chose n’était pas au niveau. Ça ne l’empêchait pas de savoir aussi me féliciter dans l’autre sens quand j’avais soulevé des montagnes. 
  8. Ne pas décevoir. C’est terrible un boss qu’on apprécie et qui nous déçoit. Je me rappelle clairement 2 boss à moi qui n’ont pas eu les c****** d’aller défendre mes intérêts, que ce soit pour négocier une rupture conventionnelle ou pour avoir des discussions avec le top management sur une réorganisation. Un boss pour qui vous vous défoncez et qui n’a pas à cœur vos intérêts, c’est compliqué dans la balance. 
  9. Impliquer dans la vision. Si c’est moi le capitaine (Emilie tremble toujours un peu quand je dis « Oh j’ai une idée ! » ), je crois que c’est important d’impliquer les équipes sur des chantiers moins opérationnels, plus stratégiques, de réflexion, même si les personnes n’ont pas forcement fait les études pour. Si elles sont plongées au cœur de la machine, elles connaissent, elles savent, elles ont des choses à partager. 
  10. Reconnaître ses faiblesses, les travailler sans se flageller. J’aime beaucoup la transparence de Mathilde Lacombe qui souligne ses difficultés côté management d’équipe, ose dire à voix haute cette phrase que beaucoup d’entrepreneurs pensent tout bas « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Elle explique aussi qu’au temps de BirchBox, elle avait spécifiquement employé quelqu’un pour manager l’équipe. Se connaître, c’est aussi se respecter et mieux travailler avec les autres. 

 

Et vous ? Qu’attendez-vous d’un patron ? Quel type de capitaine êtes-vous ? 

 

Baci,

Alice

 

PS : j’ai ADORÉ cet épisode du Gratin où Pauline Laigneau interview Christl Novakovic, présidente de la banque privée UBS pour l’Europe. Beaucoup de très belles leçons d’humilité côté management.

 

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Par Ali

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