BOBINE
BOBINE #9 6 mois de pause
Salut les adoré(e)s !
Ça y est, cela fait 6 mois que j’ai démarré ma « pause ». Une demi année à un rythme différent (oserais-je le qualifier de plus lent ? peut-être pas encore), 180 jours à tendre l’oreille pour vraiment comprendre ce qui m’anime et me fait du bien.
La première chose qui me traverse quand je pense à cette période c’est la justesse de la décision. Et ce n’est pas rien car j’aurais pu me foirer lamentablement. Regretter d’arrêter un projet pro qui m’a fait vibrer très longtemps, regretter le travail en équipe et tous les souvenirs qui me font encore sourire, regretter l’énergie, la « niaque » que je ressentais chaque matin en me levant, regretter le bureau si beau dont j’avais rêvé si longtemps. Il n’en ai rien.
J’ai mis tellement de temps pour comprendre qu’il fallait que je m’arrête (2 ans), puis pour réussir à passer à l’action (on ne change pas de vie du jour au lendemain); que j’étais prête – vraiment – à le faire. Et je dois dire que j’éprouve beaucoup de sérénité à me lever le matin en me disant que, oui, sans aucun doute, je suis dans la phase de vie dont j’ai besoin.
Alors évidemment tout n’est pas parfait et les réflexes, les habitudes, les conditionnements ont la vie dure. Dès les premières semaines de ma pause il a fallu combler. 6 mois après, c’est toujours le cas même si j’ai conscience de la situation, ce qui va m’aider (j’espère !) à l’améliorer. Combler le manque, combler le vide, me donner un sentiment d’exister encore sur le plan pro. J’ai ressenti une forme d’obligation tacite à devoir maintenir un certain niveau de visibilité (plus que d’activité), et surtout de maintenir un lien avec mes lectrices, mes fugueuses, mes followers, mes contacts pro … bref vous voyez l’idée. En même temps ce petit fil rouge de travail m’a fait beaucoup de bien au moral, il m’a permis de me sentir utile, « encore là ». On ne peut pas dire que j’ai chômé sur les réseaux même si mon contenu prend doucement une autre couleur (un peu moins de voyage car je bouge moins, plus de quotidien, de #palette). J’ai relancé ma newsletter avec un nouveau format, une chronique perso « BOBINE tirer le fil de soi » et publié différents articles voyage. Pour la glande totale, on repassera.
Devant ce désastre de la lenteur, j’essaie de cultiver une forme de tendresse avec mes écarts et mes défauts. Je suis comme ça, j’ai besoin de « faire », j’adore avoir des idées et les mettre en action. Je repense à Emilie (ma collaboratrice pendant 5 ans) qui soupirait quand je lui racontais mes « journées de récupération » post-événement faites à base de batchcooking, 2h de marche et 1 expo ! Ne rien faire, très peu pour moi, il faut que je l’accepte.
Pourtant, avant de me lancer dans cette « pause », j’avais bien réfléchi sur le fait qu’il allait falloir accepter de laisser passer des trains professionnels, même si voir s’envoler une opportunité est contrariant car j’ai été si longtemps dans le coeur du réacteur à traquer ce qu’il fallait faire, quel était le next big project, où il fallait être. Je vous donne un exemple, évidemment que dans mon ancienne vie pro, je serais passée sur la plateforme Substack pour mes emailings et j’aurais développé un abonnement payant à ma newsletter avec un contenu spécifique. J’ai décidé que je ne pouvais pas tout faire cette année et qu’il allait falloir accepter de regarder les autres avancer sans moi. (vous voyez que parfois JE SUIS RAISONNABLE).
Pour résumer mon état d’esprit en regardant dans le rétro, je sens bien qu’il y a comme une petite résistance qui n’a pas encore sauté, je ressens de la peur à accepter cette nouvelle identité de transition. Du coup, j’ai gardé un pied là « où l’on m’attend » car cela me rassure, et je tâte avec l’autre discrètement de nouveaux espaces de vie et d’expression. J’ai du mal à me laisser aller à des activités plus « gratuites », juste pour le plaisir, alors que c’est exactement l’objectif de cette année.
De nouveau, j’en ai conscience, ce qui va, j’espère, m’aider à assumer doucement tout cela. J’ai la saison de l’été aussi pour y réfléchir, des mois plus doux où les contraintes extérieures (pas d’école) m’obligent à lâcher l’ordi et les réseaux. Dans mes rêves, un jour je n’aurai plus besoin du Covid, ou des vacances d’été pour m’autoriser à ralentir, j’y arriverai toute seule comme une grande, sans avoir peur de ce que je suis en version 60% d’énergie, et sans prendre en compte le regard des autres. Le fameux.
Volet numéro 2 de ma réflexion. Vous allez voir, rien ne m’arrête.
Pour renforcer le sentiment d’avoir plein de choses à faire, depuis janvier j’ai aussi considérablement augmenté mon rythme de sport (tennis, coach perso, pilates, course à pied). Cela a été TRÈS utile sur la qualité de mon sommeil (je dors COMME UNE PIERRE) et la déferlante d’endorphines (quand je finis ma leçon de tennis, c’est bien simple, je suis droguée. Andrea ne comprend rien quand je parle). Mais je me rends compte aujourd’hui, 6 mois après avoir attaqué ce rythme intense, que je ne le fais pas pour les bonnes raisons et avec le juste état d’esprit.
Je vous explique.
J’ai pris 6 kilos, sans rien changer à mon alimentation entre septembre et décembre. Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, c’est en allant acheter 15 culottes neuves en taille M chez Calzedonia que j’ai eu un choc. En rentrant à la maison, je ne rentrais dans rien, ça dépassait de partout. Toucher à mon physique c’est un sujet sensible pour moi. Je suis revenue plus ou moins à mon poids de forme 3 fois après avoir pris 22 kilos par grossesse. J’aime contrôler, j’aime maitriser, j’aime savoir que je peux plier mon corps à mes besoins et mes envies. Vous voyez le mood, on n’est pas dans la tolérance et l’amour de soi, mais sur un vibe salade de quinoa sans sauce s’il le faut. JE SAIS, MA MARGE DE PROGRESSION EST IMMENSE.
Mes 6 kilos sont dûs à différents facteurs mais principalement au stress immense que j’ai ressenti l’année dernière. La détresse évidente à la mort de mon père, vouloir l’accompagner dans cette étape et devoir gérer l’après avec les proches. Ajouter à cela une dernière année de travail très difficile sur le plan psychologique et BAM, le fameux taux de Cortisol a explosé (c’est l’hormone du stress qui freeze le corps, ne lui permet plus de bien gérer les entrées et sorties de sucre / gras. Moralité, le corps stocke absolument tout, sport ou pas, et vous ne perdez pas un gramme même si vous faites une diète liquide hardcore).
Je n’ai donc pas trouvé mieux que d’imposer 6 mois de sport intense à stresser – encore plus – un corps qui était déjà en souffrance. Bref, la boucle infernale et beaucoup de culpabilité devant mon assiette qui a affecté mon moral.
Vous vous rappelez de ma merveilleuse masseuse Shiastu, Maria ? Je pense en avoir parlé à plusieurs reprises sur mon canal de diffusion. Elle m’avait fait un bien fou en travaillant sur mes flux d’énergie, mon ventre bloqué, en m’aidant à améliorer un sommeil qui s’était considérablement détérioré l’année dernière. Dans le même palazzo à Florence, j’ai testé une autre masseuse (à la base pour des massages plutôt drainants / anti-cellulites) qui elle aussi a une formation en médecine chinoise. Elle a su lire mon corps, l’écouter et me dire ce que j’avais besoin d’entendre.
C’est grâce à elle que j’ai compris la douleur, la tristesse, encore inscrite dans mes membres, la dureté avec lequel je parle à mon corps (d’ailleurs, je ne lui parle jamais, je le boude trop pour ça), le manque de bienveillance, la crispation permanente, qui fait que mon taux de Cortisol est au zénith.
Elle a aussi tout de suite vu ma « Cortisol Face » (it’s a thing !) c’est à dire que le visage est plus gonflé particulièrement autour du cou. Pour elle, mon corps est coupé net en deux. Ni communication, ni énergie, ni souffle, ne passe la zone du sexe pour descendre dans les jambes. Je ne focalise mon attention que sur la partie haute, celle qui ressent et qui réfléchit.
Ça a été un déclic.
Pas seulement car j’aimerais me délester de quelques kilos avant le transat à Forte dei Marmi. C’est toute l’idée de la pression que je me mets depuis toujours, la fameuse exigence suprême dans tout (pas besoin d’avoir de la compétition, je suis intraitable avec moi-même) qui n’a peut être plus lieu d’être. Et puis il y a ce cerveau qui mouline, qui ne s’arrête jamais, et qui m’épuise.
J’ai dit que j’allais faire une pause. Mais alors je la fais quand ? Je m’y prends comment pour trouver une forme de confort dans le ventre mou de cette période ? Si j’ai arrêté de faire beaucoup de choses c’est par nécessité. Un trop plein qui allait finir par attaquer ma santé. Alors pourquoi remplir autrement ? Comment combattre mes démons ? (Je les imagine rose et habillés en Prada, mais c’est un détail) Et surtout, comment accepter de moins faire ET d’être dans une forme de douceur à mon égard ?
Et bien figurez-vous que je ne sais pas trop par quel bout prendre la chose et je me dis que cette porte du corps est peut être le bon endroit où regarder. Il faut que j’apprenne à le relaxer VRAIMENT, qu’il prenne du bon temps, qu’il se nourrisse de choses qui lui plaisent, qu’il voit le soleil, qu’il se baigne dans l’eau et regagne en légèreté, qu’il marche ou court uniquement s’il en a envie. C’est cette boussole du corps qui va m’accompagner dans les prochains mois et cela tombe bien, l’été est là, la maison de Forte dei Marmi prête à accueillir famille et amies. Peut-être la saison la plus adéquate pour m’accompagner dans ce travail là ? Cela fait aussi une belle année que je fais des blagues autour du fait que je vais devenir professeur de Tai-Chi. Je suis attirée par l’idée des flux d’énergie, la beauté des mouvements, la pratique dans la nature, le corps et le souffle qui guident, le cerveau mis de côté… C’est peut être le moment de sauter le pas.
C’est marrant parce que je me rends compte en finissant cet article que je n’ai pas parlé de mon sujet central, l’écriture de mon livre. Là aussi il y aurait beaucoup à dire sur la pression que je me mets, les échéances que j’imagine pour moi-même, les scénarios que j’échafaude. Si réfléchir au texte, et avancer dessus reste les piliers de mon quotidien (et ce que je préfère faire), je dois faire attention au poids que je donne à ce projet, moralement, et questionner si j’écris pour les bonnes raisons, dans la période que je traverse.
Et puis je n’oublie pas ce qu’une amie d’amie m’a glissé à une fête en juin dernier, « Tu verras, cette période de pause sera comme une convalescence ». Elle a raison. L’idée est avant tout de retrouver mes capacités et de reprendre des forces. Je crois que je ne peux pas me régénérer profondément si je tiens toujours bien accrochée le fil de mon ancienne vie. On a dit REINVENTION Alice, et on a dit que c’était une NÉCESSITÉ. Alors, allons-y, shall we ?
Je vous embrasse,
Alice
PS : Entre l’écriture de ce texte et sa publication, j’ai pu tester une chose fascinante, conserver mon rythme de sport mais y aller avec d’autres objectifs que « bouger mes fesses qui ne rentrent plus dans une culotte taille M bordel de m**** ». C’est le plaisir qui aura guidé ma pratique comme mon assiette (j’ai arrêté de me gifler virtuellement à l’approche d’un croissant), et franchement, c’est très bon pour mon moral et mon corps. Je n’ai pas miraculeusement retrouvé la silhouette que j’aime mais j’ai trouvé autre chose, et cela s’appelle la légèreté.
MES QUESTIONS
LA BOUSSOLE DU CORPS À 41 ans il m’a paru judicieux d’insister sur l’accroissement de ma masse musculaire et de faire un peu plus de cardio. Mais ça c’était sans compter ce qui fait « du bien » à mon corps, dans le sens du soin de soi. J’ai démarré le yoga à 14 ans dans le studio où pratiquait ma mère et j’ai toujours aimé ça. À voir si je ne troque pas mon Pilates pour du yoga à la rentrée… et bien sur, tester le tai-chi, ma nouvelle passion ! Je vous encourage à scanner vos pratiques avec ce filtre du bien-être profond.
Qu’est ce qui vous fait vous sentir mieux ?
Quelle pratique vous met le sourire et offre une parenthèse enchantée à votre corps ?
PHILOSOPHIE DE TRANSITION Si vous vivez une période de transition, vous êtes peut-être vous aussi encore un peu trop accrochée à votre ancienne vie / identité / mariage / travail. Je trouve très difficile ce moment de l’acceptation officielle qu’il faut « lâcher ».
Qu’est ce qui vous retient de votre côté ?
J’ai l’impression que c’est très souvent lié à l’image que nous renvoyait notre précédente identité. Tout cela est lié au regard des autres, à notre égo aussi qui en prend un coup. Je crois que c’est très important d’être au clair avec nos valeurs profondes, nos qualités, ce qui fait de nous un humain décent. En gros, qui nous sommes sans cette partie dont nous souhaitons nous délester.
Est ce que cela vous parle ? Que vous chuchote votre égo à l’oreille quand vous essayez de faire moins ou de faire différemment ?
MES RESSOURCES
FAT FLUSH J’ai vraiment eu la sensation de lire le descriptif de mon ressenti du corps dans un livre de cuisine intitulé « The clean Plate » qui partage également des diètes à « thème » et interroge des experts. Dans le « fat flush » (en gros, zou, le gras se fait la malle), il est question d’avoir la sensation que le corps nous abandonne, qu’il ne répond plus aux stimuli habituels, que les hormones nous jouent des tours, et bien sûr il est question de Cortisol. J’ai pu y repérer des ingrédients à privilégier dans ma diète et les extras qui me font du bien pour calmer mon stress et mon corps (sel de bain, sauna, …). ICI
CORTISOL Quelques tips ultra basiques pour un quotidien qui tient l’hormone du stress à distance (à défaut d’être parfaitement sous contrôle). ICI Je me cherche encore un livre qui aborde le sujet en profondeur !
BRETAGNE J’ai lu « L’archipel de Claire » d’Eric de Kermel, dont j’ai aimé le ressenti par le corps. L’histoire se passe en Bretagne sur l’île de Bréhat et tout a parlé à mes cellules : le bain de mer frais, le corps enroulé dans la couverture pour affronter la fraicheur des nuits, les étoiles dans le ciel et le vent qui caresse les bras, … Je revenais de 48h dans le Morbilhan et ce duo breton m’a donné envie de ressentir les mois à venir par le corps plutôt que par la tête. ICI
UNE BALANCE QUI VOUS VEUT DU BIEN J’ai acheté une balance Rowenta connectée à mon mari qui se pèse souvent … et j’ai fini par monter dessus. La balance ne donne pas que le poids, elle calcule la masse musculaire, le gras, le gras sous cutanée, l’IMC, l’eau corporelle, la masse osseuse, et ma catégorie préférée … l’âge métabolique (la semaine dernière j’avais 37 ans et c’était SUPER). C’est un outils interessant pour revaloriser mon poids et mon corps. Je me suis rendue compte que j’étais « normal » partout et que j’avais 1 facteur central à améliorer (sans surprise avec le cortisol, la graisse sous cutanée). ICI
Par Ali
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