La Fugue

Une fugue au-dessus des nuages

Je poursuis la réflexion dédiée à mon état d’esprit 2023 et prends le temps de vous raconter ma toute dernière fugue personnelle. Je suis partie 5 longs jours en retraite au Mandali, un centre bien-être très branché spiritualité, et situé dans la montagne au-dessus du lac d’Orta. Le lac d’Orta c’est où ? Au nord de l’Italie dans la région des grands lacs.

LA DÉCISION DE PARTIR

Point de départ, je ne suis pas partie depuis plus d’un an et demi toute seule. C’est LONG vu la quantité de choses qui se sont passées entre temps, la fatigue liée au 3ème enfant encore pitchounette, les 12 fugues effectuées aka 135 femmes accompagnées, la vie avec ses hauts et ses bas (Lire l’article « Quand la joie s’en va » pour se mettre à jour). 

J’ai toujours eu beaucoup de mal à partir, et ça ne s’améliore pas avec le temps. Je sais qu’il faudrait que je la fasse cette fugue, mais je m’arrête très vite dans la planification après avoir regardé 3 sites internet et dès que les dates ne fonctionnent pas. J’ai pourtant une bonne écoute de mon instinct, notamment à la toute fin de l’été 2023 où j’émets l’idée timidement de partir 1 semaine faire un jeûn et du trekking. Je n’ai pas reçu la réponse dont j’avais besoin (un grand encouragement avec le sourire, une banderole qui dit “Yeah la fugue fonce !”) mais c’est finalement le manque d’attention et d’amour à mon égard qui m’empêche d’embrayer et d’avancer vers cette fugue. Je me décourage vite et j’ai besoin qu’on me tienne la main OR personne ne peut booker une fugue à ma place. I Know it, mais c’est toujours aussi dur.

Une fois la rentrée de septembre démarrée, il était “trop tard” et j’ai abandonné l’idée. C’est Emilie qui me poussera de nouveau vers la fugue en octobre et j’ai été très déçue de ne plus pouvoir partir TOUT DE SUITE (j’avais trouvé une retraite silencieuse en Ombrie qui me faisait de l’oeil et on m’a chipé la dernière place). J’avais ce sentiment d’urgence d’avoir compris que la fugue était nécessaire pour faire le vide or je devais prendre en compte les contraintes extérieures, la famille, l’agenda des fugues, des obligations, et les retraites chouettes déjà pleines… Tout cela m’a fortement contrariée. 

J’ai fini par trouver cette fugue au lac d’Orta en décembre, dans un endroit sur lequel je lorgnais depuis longtemps. Comme toujours, j’ai ressenti un grand soulagement quand la fugue était officiellement bookée dans l’agenda, et cela même s’il fallait “tenir” jusqu’à la mi-décembre, en gros APRÈS tous les événements dans lesquels nous nous étions engagées (3 fugues, 1 séminaire à Rome, 1 voyage à Paris, 1 autre à Marseille, un événement à Florence…) . Je ne savais pas comment j’allais tenir jusque là mais j’avais la carotte devant le nez. 

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Je fonce

UN AUTRE GENRE DE FUGUE

Après Venise et Rome à dessiner, marcher, explorer, rencontrer … Après des retraites de yoga en Maremme ou à Positano … J’avais pour cette fugue d’autres besoins et envies. 

Il était important que l’on m’accompagne dans ma réflexion, je n’avais pas envie d’être seule pour me questionner, je sentais que j’étais arrivée au bout de ce que ma propre personne était capable de dépatouiller. Je voulais quelqu’un qui m’apporte un point de vue différent, de nouvelles portes à ouvrir, être surprise. 

J’avais aussi un fort besoin d’associer le corps et l’esprit. Même si je prends soin de moi à ce niveau-là (pilates 2 fois par semaine, lunch box saines), il y avait une question d’INTENTION différente à émettre. Prendre SOIN de mon corps et pas le muscler / le voir mincir, avoir une toute nouvelle douceur envers ma partie plus simple.

Contrairement à mes fugues en ville, je souhaitais un lieu où je ne bouge pas d’un millimètre pendant quelques jours et qui encourage à la contemplation. Me POSER, m’arrêter.

La recherche d’apaisement et de calme était aussi très forte, j’avais envie d’un refuge qui m’enveloppe et quoi de mieux qu’une adresse qui donne sur un lac où les nuages bougent lentement et laissent apparaître milles détails. Je fantasmais depuis des années sur l’offre et le lieu Mandali et surtout sur le lac d’Orta. Je garde un souvenir indélébile de la paix ressentie au lac majeur alors que nous ne dormions que 4h par nuit avec Bianca bébé qui hurlait non-stop. J’avais aussi un appel des montagnes, de la hauteur à prendre, de la fraîcheur de la météo qui rend tout plus vivant.

 

TOUT ÉTEINDRE (TÉLÉPHONE ET PENSÉES)

Immédiatement en arrivant au Mandali, l’équipe encourage la déconnexion au téléphone (pas de wifi dans la chambre, pas de téléphone visible sur la table durant les repas, personne ne passe de call sur la terrasse). 

Je me rends compte la première demi-heure de ma fugue qu’il suffit que je passe en mode avion pour COUPER VRAIMENT toute communication. IG, mail, whatsapp tout y passe. Je me rends compte que je ne suis pas obligée de répondre 1/ à tout le monde 2/ dans la seconde, et cette fugue me donne un cadre unique pour me pousser à le faire de manière drastique.

Notre lead teacher Emilio encourage aussi la poursuite du travail fait en séances en allant chercher l’isolement et la concentration sur soi. Nous ne sommes pas obligées de socialiser. Un SOULAGEMENT. Je comprends à quel point je suis tournée vers les autres en permanence, et là je n’en ai ni la force ni l’envie. Je respecte enfin ce que je ressens, et fonce dans ma chambre entre les sessions (on a un gros planning de travail entre yoga, leçon avec Emilio, méditation et sessions de recherche sur soi “imposées” avec un format particulièrement éprouvant). Je lis, je peins et dessine tous les jours toute seule dans mon coin. Tout cela sera aussi facilité avec un silence imposé jusqu’à 10h que nous avions tous (en grande partie) envie de prolonger en regardant le lac.

Par ici la dose hebdomadaire de sagesse italienne !

METTRE LE DOIGT SUR L’ESPACE

J’en parle plusieurs fois dans cet article, la dernière année j’ai eu un fort sentiment d’étouffement, dans un quotidien que je me suis pourtant construit à mon goût. 

  • Je n’arrive pas à écrire au bureau avec Emilie,
  • Je suis perpétuellement sollicitée chez moi (je n’ai pas de bureau fermé),
  • J’ai l’impression d’être recouverte d’informations venant des autres ce qui me donne la sensation d’un côté d’avoir du mal à respirer ensevelie sous une masse, de l’autre je ne m’entends plus moi-même. 

Les sessions de méditation 2 fois par jour (1 courte de 15 min l’après midi, 1 plus longue de 30 min le matin) menées par Emilio m’ont littéralement ouvert un monde. L’idée très simple que l’espace que je recherchais tant était déjà là, EN MOI, prêt à m’accueillir les bras grand ouverts avec ce sentiment de chaleur et d’amour. J’aurais pu y penser avant ? Pas vraiment tant que je n’avais pas expérimenté ce degré de concentration sur moi, sur mon centre, sur mon ventre.

En fugue italienne et dans mon livre “L’appel de la fugue” je parle d’un concept que j’ai appelé “le refuge interne”. Ce dernier est pour moi une chambre à l’intérieur de soi dans lequel il n’y pas de poster de Kurt Cobain comme à l’adolescence, mais des images de moments qui comptent, des voix, des émotions, un kaléidoscope de choses qui nous ressemblent et font notre joie, que l’on stocke là à l’intérieur de soi. 

Et bien avec la méditation, j’ai l’impression que mon refuge interne est passé d’une studette en banlieue parisienne à un loft de 400m2 donnant sur la mer. 

ET LA JOIE DANS TOUT CELA

Vous allez rire, mais la seule retraite Mandali qui fonctionnait dans l’agenda était une retraite dédiée … à la joie. Moi qui en parle depuis si longtemps, j’étais curieuse et à vrai dire assez sceptique d’aborder ce sujet en fugue personelle. Qu’allais-je donc apprendre ? (la modestie, ma meilleure qualité).

Bien évidemment, la vie fait très bien les choses, et aborder la joie d’une toute autre manière (un des grands thèmes qu’enseigne Emilio, je vous mets les autres ci dessous), m’a permis de comprendre beaucoup de choses sur mon propre fonctionnement, qui je suis profondément, où sont mes limites. On a parlé de l’enfance, de ce que vous voulions, de ce qui nous a été refusé, de curiosité et de spontanéité, d’une forme de pureté que nous avons toujours en nous et qu’il faut aller chercher. 

  1. The Yellow Essence – Joy & Curiosity (le thème de cette fugue)
  2. The Red Essence – Strength & Courage
  3. The Green Essence – Compassion & Loving Kindness
  4. The Black Essence – Peace & Power
  5. The White Essence – Will & Self Confidence
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MORALITÉ

Je n’aurais pas pu faire cette fugue plus tôt, je n’aurais pas tenu le coup. Vu le rythme imposé (et l’obligation à participer à toutes les leçons), je n’aurais pas réussi à profiter de ce moment en arrivant trop fatiguée et complètement déboussolée comme je l’étais de septembre à novembre. Début décembre, je me sentais déjà un peu mieux (je dormais de nouveau) et étais prête à soulever le tapis et voir ce qui s’y trouvait. Moralement, c’est une fugue qui m’a énormément secouée. Les sessions de réflexion m’ont poussée au bout de mes retranchements et m’ont fait prendre conscience de certaines choses très puissantes que je garde par pudeur pour moi. J’ai littéralement pleuré 5 jours de manière ininterrompue : en session, on finissait par prendre des boites de mouchoir pour moi instinctivement en sachant comment j’allais finir 🙂 

C’est marrant car le groupe dans lequel je suis tombée était composé uniquement de femmes, et nous étions 12, comme en fugue. Même si je n’ai pas souhaité échanger plus que cela avec les femmes de mon crew, chacune pouvait compter sur les autres. Nous avons parlé, ouvert nos coeurs, fait vibrer nos corps avec du yoga (notre prof Silvia Eriksson était extraordinaire) et des bains sonores, médité dans la même pièce. Il y a quelque chose de très fort qui s’est passé là entre nous, et je garde ce sentiment de soutien bien précieusement en moi.

Mon refuge interne s’est donc considérablement enrichi grâce à cette fugue et me protège d’une toute nouvelle manière. Je suis soulagée d’aller un peu mieux mais surtout très consciente des efforts à fournir pour protéger mon centre, mon espace, mon moi à moi, sans idée de succès ni d’échec, sans plan sur la comète. Il y a du boulot, mais ces grandes phases de transition que je traverse toutes les 10 / 15 ans sont à prendre au sérieux pour vivre alignée et peut être un jour, qui sait, sereine. 

Moi, maintenant, au présent, tout simplement.

Je vous embrasse,

Alice

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