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Viaggio fotografico, une fugueuse à Florence dans les années 50

Rue de Florence durant les années 50

Sur Ali di Firenze, on continue à s’évader en Italie depuis chez soi, quarantaine ou pas. Après la musique, le design et le cinéma, c’est maintenant à la photographie de vous emmener, l’espace de quelques instants, dans des lieux et moments italiens emblématiques. On démarre “à domicile” avec Florence et une série de photos qui nous touche particulièrement car l’histoire qu’elle raconte résonne avec les nôtres. Il y est question d’être une femme, d’être libre, d’être soi. Une fugueuse avant l’heure, il y a 70 ans, qui nous ouvre le chemin d’un espace inédit d’expression par le voyage en solitaire.

All of the photos
Used with special permission of the Ruth Orkin Photo Archive
Under American Girl in Italy
Copyright 1952, 1980 Ruth Orkin

Nous sommes en 1951 à Florence. Deux jeunes femmes se rencontrent par hasard. Elles voyagent toutes les deux en Italie, seules. Ruth Orkin, 30 ans, est photo-journaliste et fait étape à Florence après une mission en Israël. Jinx Allen, 23 ans, a lâché son job à New-York et décidé de faire un tour d’Europe. Elles partagent le même hôtel florentin, où elles louent une chambre pour 1 dollar la nuit. Rapidement, elles se lient (deux femmes qui voyagent seules en 1951, ce n’est pas commun) et partagent leurs ressentis sur le fait d’être une femme célibataire qui visite un pays inconnu. Ruth a alors l’idée de faire un reportage sur le séjour de Jinx, sorte d’essai documentaire sur les réalités d’une femme voyageant seule dans l’Europe des années 50.

Ruth Orkin Ali di Firenze 9

Cette série montre Jinx se balader dans Florence, demander son chemin à un officier de police, entrer et sortir des commerces, flirter à la terrasse d’un café ou encore se poser au pied de la fontaine de Neptune piazza della Signoria, s’amuser des statues impressionnantes de la Loggia des Lanzi. A travers ce reportage, on ressent la joie, la légèreté, l’insouciance et la liberté de Jinx pour qui Florence a l’air d’être un terrain de jeu. On y voit une jeune femme ouverte au monde, curieuse, qui profite de la découverte. Tout cela n’est pas sans nous rappeler les fugueuses de nos Fugues Italiennes, ce souffle de liberté, ce courage d’être soi.

 

Avec Alice, ce qui nous a également interpellées, c’est que Jinx semble être la seule touriste à Florence. Ruth et Jinx ont probablement vu Florence comme nous ne la verrons jamais. Quelle chance! Et pour la petite anecdote, la photo la plus connue de cette série (que nous avons choisie pour la cover de l’article) représente Jinx entourée de florentins les yeux braqués sur elle, parmi lesquels… l’oncle de Tendre Epoux!

Derrière cette série de photos en noir et blanc se cachent non pas une mais deux jeunes femmes libres et modernes dont les histoires sont intemporelles et universelles. Elles ont eu le désir et assumé, en 1950, le fait de voyager seules, en tant que femmes, dans des pays étrangers au leur. Leur témoignage est précieux et a inspiré de nombreuses femmes depuis. Pourvu qu’il vous inspire aussi… Longue vie aux fugueuses. 

 

Baci,

Emilie

Par Emilie Nahon

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