Recettes de cuisine italienne

INTERVIEW, food tour à Florence avec Coral du blog Curious Appetite

Quel bonheur de rencontrer des gens passionnés à Florence! Via le blog, je suis toujours épatée d’être mise en contact avec des profils aussi différents, et tout aussi accro à leur vie ici en Toscane. Coral Lelah est américaine et elle a créé une société de Food Tour qui cartonne pour partager son amour de la nourriture italienne. C’est un peu la reine de l’anecdote et des dessous de l’histoire : pourquoi mange-t-on des tripes à Florence ? La glace a t’elle été inventée vraiment ici ? Où manger la meilleure bistecca, déguster les meilleurs cocktails? Ce n’est pas compliqué, Coral a réponse à tout et je lui ai soutiré ses meilleures adresses. Recontre.

Buongiorno Coral ! Peux-tu nous expliquer ce que tu fais ici à Florence ?

J’organise des tours spéciaux et personnalisés autour de la culture gastronomique à Florence et en Toscane. J’ai créé le concept et en me lançant, j’ai eu la chance d’être soutenue par des blogueuses comme Georgette (Girl in Florence), Nardia (Lost in Florence) et Flavia Cori (Tuscanycious) pour qui j’ai organisé un tour spécial. Un Travel Editor  du Lonely Planet a rejoint le petit groupe pour le tour et maintenant je suis citée dans la dernière édition de leur guide sur Florence et la Toscane. Cela aide.

 

Peux-tu nous donner des exemples de tour? Par exemple tes 3, 4 best-sellers ?!

Il y a un tour qui est dédié aux marchés locaux à la découverte des produits frais et des ingrédients particuliers de la Toscane. Ce tour inclus des dégustations variées que nous effectuons pendant la sortie (3h30). Il y a le “progressive dinner” où le temps d’une soirée nous enchaînons différents restaurants pour y déguster des mets très précis (4h). Puis le tour dédié aux cocktails et à l’aperitivo qui est également un bon moyen pour passer du temps dans des lieux chics et trendy de Florence. Attention, la préoccupation numéro une reste l’incroyable qualité des boissons et de la nourriture !  Enfin, il y a la balade dédiée au Wine testing dans différentes œnothèques de la ville avec une partie d’éducation sur les vins spécifiques d’ici.

 

Etats-Unis, Iran, Sicile; tu es un mix de cultures de part tes origines familiales. Comment toutes ces cultures t’influencent aujourd’hui ?

La culture iranienne est extrêmement forte et en ce qui concerne la nourriture il y a des rituels précis, un peu comme dans la culture italienne. Les saveurs sont particulières, les mélanges parfois osés et je crois que cela m’a donné une véritable curiosité et un certain respect envers la nourriture. Ma sœur qui est nutritionniste m’a également beaucoup apporté. Je respecte mon corps et fais attention à ce que je mange, à la provenance des ingrédients, à l’environnement en général. Je crois que ma relation à la nourriture est assez saine !

Ton coup de foudre avec Florence a été immédiat. Te rappelles-tu le vrai déclic lors de ton premier voyage ?

Bien sûr. J’habitais Londres à l’époque et j’ai eu l’occasion de venir en Italie à Florence avec une amie. J’ai découvert la ville à travers le quartier de San Lorenzo et du Duomo. La beauté des lieux, la lumière, la musique qui s’y jouait, je me rappelle encore très bien cette première impression et le Dome me fait aujourd’hui toujours beaucoup d’effet. Lorsque je passe devant, je m’arrête un moment pour apprécier ce que j’ai sous les yeux.

 

Sur ton site, tu as écrit un food manifesto qui dépeint ta vision concernant la nourriture. Est ce que l’art de la convivialité, l’échange dont tu parles tant, n’ont pas encore plus de sens ici en Italie ?

Absolument. Dans la culture anglo-saxonne et à cause de la globalisation et de tout ce que cela engendre, je trouve que les relations humaines qui entourent la nourriture s’appauvrissent considérablement. En Italie et peut-être même sans s’en rendre compte, ils ne souhaitent pas perdre cet échange, cette intimité autour de la cuisine et luttent vraiment pour maintenir cette tradition autour de l’assiette. Par contre, il faut tenir à l’œil la nouvelle génération qui contrairement à la nonna ou la mamma n’ont pas pris de bonnes habitudes et ne savent plus aussi bien cuisiner à partir des ingrédients simples « de base ».

Quels sont les particularités des italiens quand on parle de leur assiette ?

Ils font très attention aux combinaisons d’ingrédients, mais aussi à la texture. Et je dirais qu’ils sont très forts pour la cuisson. Ils savent exactement comment chaque ingrédient doit être cuit.

La cuisine est une part très importante d’un voyage. Comment encouragerais-tu un voyageur à découvrir la cuisine toscane ?

La beauté de l’Italie c’est que chaque région est différente et j’irais même jusqu’à dire que d’une ville à l’autre, on trouve de vraies distinctions. Tout cela a bien souvent une raison liée à l’histoire et découvrir cette histoire et donc comprendre le produit permet d’ouvrir son esprit et d’enrichir son voyage.

 

Peux-tu nous donner des exemples de produits à goûter absolument ici ?

Impossible de passer à côté du Lampredotto car on ne le trouve qu’à Florence. Un produit limité à une ville, quoi de plus typique ? Puis il y a la finocchiona, une charcuterie au fenouil. J’aime faire tester également un plat de la Cucina Povera toscane qui utilise les restes de pain. Il y a la ribollita, la pappa al pomodoro et la panzanella. On comprend à travers ces plats de nombreux aspects de la culture toscane notamment celui lié aux paysans et à leur façon de vivre. L’Italie, ce n’est pas que les pâtes !

En terme de spécialité il y a également les glaces qui proviennent de la Renaissance et enfin je citerai le mix ricotta et épinard. Ce dernier était très apprécié de Catherine de Médicis et elle souhaitait en mettre partout ! Il faut absolument tester les crespelle à la ricotta et aux épinards.

Après des années en Italie, as-tu encore des bonnes surprises concernant la nourriture ou tu as le sentiment d’avoir fait le tour du sujet ?

C’est l’inverse. Je suis vraiment surprise par tout ce que je ne sais pas encore ! Surtout au niveau technique où j’en apprends encore beaucoup. Par exemple sur la cuisson parfaite des pâtes il y a de subtils détails : on ne verse pas la sauce sur les pâtes mais ces dernières rejoignent la poêle qui contient la sauce et on fait sauter le tout quelques instants.

 

Avec le blog et les tours, tu rencontres beaucoup de personnes. As-tu fait une rencontre décisive ou quelqu’un qui t’a personnellement touchée ?

Je partage la même vision que Damiano Vigna, le chef du Culinary Club, probablement mon restaurant préféré à Florence et situé à Santa Croce. Il additionne toutes les qualités : passionné par son travail, aucune concession côté qualité des produits, avec un grand respect de la culture, de l’environnement.

Depuis deux ans, Florence connaît une nouvelle vague de bars et restaurants plus modernes. Le choc des cultures avec les adresses très classiques de trattoria?

À Florence il y a une communauté internationale et un fort tourisme qui forcent la ville à innover. D’un côté, j’aime qu’il y ait des adresses plus « gourmets » avec des bières artisanales mais toujours dans un quartier authentique. C’est le cas de la pizzeria Berberè à San Frediano. D’un autre côté, c’est agréable d’avoir des trattorias très classiques dans lesquels on peut déjeuner tous les jours. Je suis allée récemment à Bologne et j’ai été surprise de voir que la cuisine traditionnelle, bien plus lourde qu’à Florence, m’empêcherait de déjeuner dans un lieu « classique » tous les midis.

 

Pour finir, des questions mitraillettes pour te soutirer tes bonnes adresses ! Où manger…

  •  La meilleure tagliere (grande planche de charcuterie) ? À l’Enoteca Alessi que je connais très bien car j’y ai fait un stage lors de ma formation.
  • Les meilleures glaces ? Perche No. L’endroit est toujours pris d’assaut car il est situé dans l’hyper-centre mais la qualité est incroyable… et le lieu existe depuis 1939. J’adore le fait qu’il y ait des glaces du jour en fonction des arrivages de produits frais, par exemple la lavande le jeudi. Mon parfum préféré ? Pistache.
  • La meilleure Pasta ? Piazza dei nerli, au petit camion situé au milieu de la place. J’adore les foodtrucks et le principe des pâtes c’est aussi qu’elles sont économiques. J’aime particulièrement les tagliatelles et les pici. Attention, leurs épaisseurs se doit d’être parfaites ! J’aime également beaucoup la Buca dell’Orafo juste à côté du Ponte Vecchio.
  • La meilleure viande ? Ristorante del Fagioli, une adresse très typique où les steaks de Chianina sont bien tendres (grâce à un « massage » de la viande avant cuisson) et divins. Leurs accompagnements, légumes de saison ou salade, sont également de très bonne qualité.
  • Le meilleur vin ? Un verre à la Volpe e l’Uva coincé entre le Ponte Vecchio et le Palazzo Pitti.
  • Le meilleur cocktail ? Au Florian où le barman est parfait. Je bois un Negroni parfaitement présenté.
  • Le meilleur fromage ? Au marché de Sant’Ambrogio, le lieu où je fais mes courses et que je connais depuis mon arrivée.

Grazie Mille Coral !

D’autres Portraits de Florentins ICI.

Par Ali

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